Aucun message portant le libellé Oiseaux. Afficher tous les messages
Aucun message portant le libellé Oiseaux. Afficher tous les messages

Le colibri: un oiseau américain [2/2]

L'Ariane à ventre gris (Amazilia tzacatl) appartient au groupe des Émeraudes et peut être observée du sud du Mexique jusqu'à l'Équateur en passant par la Colombie.

L'histoire des colibris commence il y a 42 plus ou moins 5 millions d'années. À cette époque appelée l'éocène, l'océan Atlantique est formé et les continents occupent à peu près la position qu'on leur connait aujourd'hui à quelques détails près: la Béringie (l'actuel détroit de Béring) est émergée, ce qui rend possible le passage entre la Sibérie et l'Alaska, et l'Amérique centrale n'existe pas encore, ce qui fait de l'Amérique du Sud, une île. En ce qui concerne la vie, les petits dinosaures que sont les oiseaux sont apparus depuis une centaine de millions d'années déjà (-142 millions d'années avant notre ère) et ont survécu au cataclysme qui a fait disparaitre les grands dinosaures depuis environ 23 millions d'années (-65 millions d'années avant notre ère).

L'ADN des oiseaux modernes nous apprend qu'il y a donc 42 millions d'années, une famille d'oiseaux s'est séparée et a donné naissance à deux nouvelles lignées: celle des martinets (famille des apodidés) et celle des colibris (famille des trochilidés). Aujourd'hui encore, après tout ce temps et en regardant bien, on peut trouver quelques ressemblances entre les deux familles; la plus évidente étannt que les martinets et les colibris sont courts sur pattes. Cet air de famille leur a d'ailleurs valu d'être regroupés dans l'ordre des apodiformes, un terme qui signifie: en forme de sans (a) pieds/pattes (podos).

L'ADN est un enchainement, ou une séquence, des paires de bases A-T, T-A, C-G et G-C dont la répétition et l'ordre définissent un organisme vivant. Le lien de parenté entre les espèces est établi en comparant la séquence de leur ADN. Plus les séquences sont similaires, plus les liens de parenté sont étroits. Quant à l'époque de la divergence entre deux familles, deux genres ou deux espèces, elle est estimée en comparant le nombre de mutations dans quelques gènes. Ensuite, en estimant la vitesse de mutation de l'ADN, on peut savoir à quel moment les gènes des colibris étaient suffisamment semblables à ceux des martinets pour ne former qu'une seule famille.
Taxonomie des colibris: chaque couleur correspond à un des neuf clades mentionnés généralement dans la littérature scientifique anglophone: les Topazes (Topazes), les Ermites (Hermits), les Mangos (Mangoes), les Brillants (Brilliants), les Coquettes (Coquettes), le Colibri géant (Giant Hummingbird), Les Joyaux de montagne (Mountains Gems), les Abeilles (Bees) et les Émeraudes (Emeralds). Un clade est un groupe philogénétique incluant un ancêtre et tous ses descendants. Cliquer sur le tableau pour le rendre plus lisible. 

Tout semble indiquer que la naissance des deux lignées s'est produite sur le continent eurasiatique. C'est en effet là, plus précisément en France, en Allemagne et en Pologne, qu'ont été exhumés les seuls fossiles apparentés à des colibris. Ils correspondraient à deux espèces distinctes et partagent avec les colibris modernes certains détails anatomiques, notamment un humérus court et trapu (un os des bras ou des ailes selon l'animal) grâce auquel les colibris actuels peuvent accomplir leurs prouesses aériennes. En outre, la datation de ces fossiles indique qu'ils sont âgés de 28 à 34 millions d'années, ce qui est compatible avec les données génétiques situant l'émergence des colibris et des martinets entre 37 et 47 millions d'années, c'est-à-dire "juste" un peu avant.

Avec ses quinze centimètres de longueur, le Campyloptère violet (Campylopterus hemileucurus) est le plus grand colibri d'Amérique centrale.  Celui-ci a été photographié au Costa Rica, dans un bouquet d'héliconias qu'il semblait s'être approprié et dont il butinait les fleurs selon un ordre bien établi.

Ensuite, plus rien. Aucun autre fossile ancien n'ayant été découvert ailleurs dans le monde, on perd la trace physique des colibris. Tout ce que l'on sait est qu'ils ont disparu du continent eurasiatique, qu'ils n'occupent aujourd'hui que le continent américain (voir le premier épisode) et que toutes les espèces actuelles descendent d'un ancêtre commun qui vivait dans les basses terres de l'Amérique du Sud, probablement le bassin amazonien, il y a 22,5 millions d'années. Cette dernière information est donnée par l'ADN des colibris modernes.

On ne sait pas avec certitude comment les colibris sont arrivés en Amérique du Sud. L'hypothèse la plus probable jusqu'à présent est qu'ils sont passés de l'Eurasie à l'Amérique du Nord en empruntant la voie de la Béringie, au nord-ouest, comme l'ont fait quelques plantes et d'autres animaux avant eux, ainsi que l'humain plus tard. Ont-ils ensuite colonisé l'Amérique du Nord avant de passer en Amérique du Sud. C'est une possibilité, mais si c'est le cas, ils en ont complétement disparu, car les colibris que l'on trouve aujourd'hui en Amérique du Nord descendent du même ancêtre sud-américain que tous les autres. 

Cet ancêtre qui vivait en Amazonie, il y a 22,5 millions d'années (début du miocène), nous apprend que des colibris ont réussi la traversée entre les deux Amériques bien avant la formation du pont terrestre que constitue l'Amérique centrale. La fermeture complète du passage entre les océans Pacifique et Atlantique s'est produite à la suite de l'exondation de l'isthme panaméen, entre -12 et -3 millions d'années avant notre ère.  La date est imprécise et suscite encore la controverse parmi les géologues. Quoi qu'il en soit, la formation de l'isthme panaméen n'est que la conclusion d'un long processus commencé dès la fin de l'oligocène (entre -28 et -23 millions d'années) avec la formation d'un arc d'îles volcaniques entre les deux Amériques qui a certainement facilité le passage des ancêtres des colibris vers l'Amérique du Sud.

Une fois établis dans les basses terres de l'Amazonie au début du miocène (voir la figure 1 de la magnifique étude de Jimmy A. McGuire et coll.), les colibris ont commencé à coloniser leur nouvel environnement. Pendant les 10 premiers millions d'années (de -22 à 12 millions d'années), ils se sont dispersés sur le territoire, occupant l'espace disponible et s'adaptant aux différentes niches écologiques qu'ils rencontraient. Cette cladogénèse (apparition de nouvelles espèces) a donné naissance aux ancêtres des groupes actuels: les Ermites d'abord, les Topazes, les Mangos, les Coquettes, les Brillants, le Colibri géant, unique représentant de son clade, et les Émeraudes. Aujourd'hui encore, les six premiers groupes, qui sont aussi les plus anciens, sont composés d'espèces principalement cantonnées en Amérique du Sud. On trouve quelques exceptions chez les Ermites et les Mangos, qui se sont introduits tardivement au Panama et dans les Caraïbes, probablement à l'occasion de l'achèvement de l'isthme panaméen, il y a 5 millions d'années.

Le Colibri à gorge pourprée (Lampornis calolaemus) est un membre des Joyaux de montagne qui habite les forêts humides des montagnes du Nicaragua, du Costa Rica et du Panama. 

Avec le temps, l'espace à occuper s'est restreint et la compétition pour les ressources alimentaires de plus en plus grande. Les colibris ont donc exploré de nouveaux territoires; certains ont retraversé vers l'Amérique du Nord et ont tenté de s'y installer, profitant du rétrécissement du détroit entre les deux continents. Plusieurs ont échoué; quelques-uns ont réussi à s'établir. L'un de ceux-là a donné naissance, il y a 12 millions d'années, aux deux groupes qui allaient coloniser l'Amérique du Nord: les Abeilles et les Joyaux de Montagne. Plus tard, à partir de -5 millions d'années, ces descendants seront rejoints par plusieurs vagues de représentants des Émeraudes, des Mangos et des Ermites, et par une unique vague de Brillants et de Topazes. Ces vagues d'immigration datées par l'ADN sont d'ailleurs un argument génétique en faveur de la fermeture complète de l'isthme qui aurait alors facilité la migration des colibris, il y a -5 millions d'années. 

Le Colibri cyanote (Colibri cyanotus) fait partie du groupe des Mangos. C'est un habitant des montagnes que l'on peut observer de la Bolivie jusqu'au Costa Rica.

Pendant ce temps-là (de -10 à -2 millions d'années avant notre ère), en Amérique du Sud, la cordillère des Andes connait une poussée "fulgurante", s'élevant d'environ 2 km en 8 millions d'années. Ce soulèvement a pour effet de créer de nouveaux habitats et d'accélérer la diversification de deux groupes déjà bien établis dans les montagnes: les Coquettes et les Brillants. Aujourd'hui, ces deux groupes qui rassemblent 30 % des espèces de colibris sont presque exclusivement constitués d'espèces andines; certaines étant particulièrement bien adaptées au manque d'oxygène et à la faible densité de l'air des environnements de haute altitude. Il est à noter que les Andes, qui ne représentent que 7 % de la surface des Amériques, abritent au moins 140 espèces de colibris, soit approximativement 40 % de la famille des trochilidés. Il est à noter que cette diversité andine n'est pas limitée aux colibris. On trouve de nombreuses autres espèces animales et végétales endémiques qui font des Andes, surtout la partie tropicale, un des hauts lieux de la biodiversité mondiale.

Les colibris, quant à eux, continuent leur évolution. Leur taux de diversification moyen estimé à 0,23 espèce par million d'années montre un léger ralentissement chez d'anciens groupes, mais il est encore très important chez les groupes les plus récents, notamment chez les Abeilles qui affichent un taux de 0,57 espèce/million d'années. Toutefois, il ne faut pas négliger l'influence du facteur humain qui, une fois de  plus, ne joue pas en faveur de l'évolution des colibris, en particulier dans les zones d'endémicité particulièrement restreintes que nos activités risquent de faire disparaitre.  

Ce colibri à gorge rubis (Archilochus colubris) est un digne représentant du clade des Abeilles (Bees) qui a conquis l'Amérique du Nord. Son espèce occupe le plus grand territoire et compte le plus grand nombre d'individus sur le continent nord-américain. 

Sources:

Troisième jour de marathon

Au refuge Marguerite d'Youville, les érables sont en fleurs, mais beaucoup de vieux arbres ont souffert du vent. Si seulement les bûcherons pouvaient éviter de les couper au pied... 

Aujourd'hui, sur l'Île Saint-Bernard, c'était frette malgré le soleil et tranquille; la faute au vent du nord qui nous amène le froid et cloue les oiseaux au sol. Il y avait quand même quelques mésanges bicolores - c'est la place pour les voir en dehors de notre jardin - et un couple de grands pics qui préparaient leur nid dans un vieux tronc. 

Demain, dernier jour de marathon avec la grande baie du parc d'Oka...si elle existe encore. 

En sortant et en passant inévitablement par la boutique, ma blonde m'a fait un beau cadeau.

Dindons de Pâques


C'est le deuxième jour de notre marathon de quatre jours d'observation des oiseaux. Hier, nous sommes allés voir les oies des neiges à Baie-du-Febvre; nous n'en avons trouvé que cinq. Les champs d'habitude inondés, dans lesquels elles font une pause migratoire, étaient à sec. En guise de consolation, nous avons pu observer trois pygargues à tête blanche et une grue du Canada.

Aujourd'hui, nous sommes allés faire une petite visite "frisquette" à l'arboretum Stephen-Langevin, à la sortie de Boucherville, le long du fleuve. C'est un tout petit parc que nous visitons de temps en temps quand nous avons envie de voir un hibou. Nous n'en avons pas vu. Par contre, nous avons eu toute une surprise en tombant nez à nez avec un groupe de quatre dindons sauvages. L'un d'entre eux nous a offert le spectacle d'une roue et ils ont continué leur chemin en picorant sans faire plus de cas de nous. C'était la première fois que nous remarquions cette corne sur leur front. C'est vraiment un oiseau étrange et impressionnant !

Demain, ce sera le refuge de Marguerite d'Youville, un endroit toujours intéressant.  

Chouette observation

Hier après-midi, en nous promenant dans le boisé du Tremblay, nous avons entendu chanter une chouette rayée au loin. Nous n'avions pas compris qu'elle nous donnait rendez-vous ce matin au parc du Mont Saint-Bruno.    

Le colibri: un oiseau américain [1/2]

Il suffirait d'une étincelle pour enflammer la gorge de ce colibri à gorge rubis.

Au Québec, de mai jusqu'en septembre, nous avons le privilège de pouvoir observer le colibri à gorge rubis. Le terme "privilège" n'est pas exagéré quand on sait que la famille des colibris (les trochilidés) n'existe que sur le continent américain et qu'elle compte 373 espèces (Birdlife International), mais que seulement cinq d'entre elles nichent au Canada et une seule dans la moitié est du pays. 

Il est à noter qu'en dépit du nombre important d'espèces, les trochilidés n'échappe à la diminution globale de la biodiversité. On a enregistré une baisse des populations de 60 % des espèces et un risque de disparition pour 10 % d'entre elles. Deux espèces sont par ailleurs considérées comme éteintes.

Avec ses trois grammes et ses dix centimètres, le colibri à gorge rubis passe facilement inaperçu. Il est pourtant commun et facile à observer. Si on veut s'assurer qu'il y en a autour de chez soi, il suffit de suspendre une mangeoire (une dizaine de piasses dans les quincailleries) et de la remplir d'eau sucrée (1 volume de sucre - mais pas de fructose - pour 3 ou 4 volumes d'eau). S'ils ne nichent pas autour de chez vous, vous courrez au moins la chance d'attirer les migrateurs en avril-mai et en août-septembre. Et n'hésitez pas à rapporter vos observations sur le site du Projet Colibri.

Les colibris sont des oiseaux fascinants à plus d'un titre. Ils maitrisent parfaitement le vol stationnaire, une capacité dont peu d'oiseaux peuvent se vanter, et sont les seuls à avoir développé la technique du vol à reculons. Ils sont aussi équipés d'un mode "économie d'énergie" qui les fait entrer dans un état de torpeur quand les nuits sont trop froides. Leur rythme cardiaque passe alors de 250 battements au repos (1200 en vol) à 50 battements par minute et leur température de 40-44 °C à 13 °C. Par ailleurs, ce sont des experts en effets spéciaux qui sont capables de contrôler l'iridescence de leur plumage au gré de leur humeur. En outre, certains colibris à gorge rubis canadiens peuvent parcourir plus de 3 000 km et traverser le golfe du Mexique pour rejoindre leur aire d'hivernage en Amérique du Sud avant de refaire le trajet en sens inverse le printemps suivant. Et que dire de leurs noms de genre, plus poétiques les uns que les autres: bec-en-faucille, ermite, porte-lance, coquette, émeraude, dryade, saphir, ariane, brillant, inca, héliange, érione, haut-de-chausses, porte-traîne, métallure ou sylphe.

Nombre d'espèces nicheuses / Pays
Fond de carte: d-maps
Cliquer sur l'image pour agrandir
Les colibris se partagent tout le continent, de l'Alaska jusqu'à la pointe du Chili. Toutefois, leur distribution n'est pas homogène et, en examinant les cartes (ci-contre et ci-dessous pour les détails), on constate que le nombre d'espèces par pays suit un gradient négatif de l'équateur vers les pôles. En d'autres termes, plus on s'éloigne de l'équateur, moins il y a d'espèces de colibris. 

Pour expliquer cette répartition, il faut d'abord savoir que 90 % du régime alimentaire des colibris est constitué de nectar, un liquide sucré sécrété par les fleurs pour attirer les pollinisateurs ; les dix autres pour cent sont constitués de petits invertébrés (pucerons, moucherons et autres). Les colibris sont donc essentiellement des butineurs qui dépendent des fleurs pour se nourrir. Ils s'y sont d'ailleurs très bien adaptés autant d'un point de vue anatomique (petite taille, forme des ailes, bec plus ou moins long et plus ou moins courbé) que physiologique et comportemental (par exemple, les colibris ont tendance à se montrer territoriaux et agressifs avec les insectes qu'ils considèrent comme des compétiteurs pour la ressource, mais pas avec les autres oiseaux). La fleur aussi s'est adaptée (couleur, longueur de la corolle et composition du nectar) et, au fil du temps, des relations parfois extrêmement étroites se sont tissées entre certaines espèces de plantes et de colibris. On considère que 7 000 espèces de plantes dépendent des colibris pour leur pollinisation.

D'un point de vue évolutif, l'adaptation est un phénomène passif et une espèce n'est capable de s'adapter que parce qu'elle est composée d'individus présentant tous d'infimes variations génétiques les uns par rapport aux autres. Lorsqu'une de ces différences facilite l'interaction d'un individu avec son milieu (par exemple, un bec un peu plus long qui permet d'aller chercher un peu plus de nectar au fond de la fleur ou une digestion plus efficace du nectar), il va bénéficier d'un avantage sur les autres. Cet avantage peut augmenter les chances qu'il survive, qu'il se reproduise et donc qu'il transmette son avantage à la génération suivante. Cette particularité va ensuite se répandre au sein de l'espèce qui finit par l'acquérir de génération en génération. Cette évolution adaptative peut être lente ou relativement rapide sous l'effet d'un changement brusque de l'environnment; il n'y a qu'à penser à la disparition de presque tous les dinosaures à l'exception des oiseaux qui, on le sait maintenant, sont des descendants des dinosaures.

Les cartes peuvent être agrandies en cliquant dessus.



À gauche, le nombre d'espèces de colibris qui nichent au Canada et aux États-Unis, par province et par état. On peut remarquer un gradient négatif du nord au sud et d'ouest en est. L'unique espèce qui occupe à elle seule la moitié orientale de cette région de l'Amérique est le colibri à gorge rubis. La seule espèce endémique aux États-Unis est le Colibri d'Allen; il n'y a pas de colibri endémique au Canada.


Au-dessous, le nombre d'espèces de colibris nichant dans les états du Mexique (à gauche) et dans les pays d'Amérique Centrale (à droite). Les îles caribéennes hébergent peu d'espèces, mais toutes sont endémiques de cette région à l'exception du Colibri à gorge rubis.
À droite, le nombre d'espèces de colibris nichant ou résidant en permanence dans les pays d'Amérique du Sud. La Colombie détient le record d'espèces observables (163) et le Pérou le record d'espèces endémiques (20).

Dans le cas des colibris et des plantes, il s'agit d'une véritable co-évolution qui bénéficie autant au colibri qui s'assure une source de nourriture en éliminant la concurrence d'espèces moins adaptées, qu'à la plante qui s'assure les services d'un pollinisateur et donc la pérennité de son espèce. 

Évidemment, quand on dépend des fleurs pour s'alimenter, on court le risque de manquer de nourriture quand la floraison est terminée. Pour pallier la période de disette, il faut donc diversifier ses sources d'approvisionnement locales ou déménager à la recherche d'autres fleurs. Les colibris font les deux dans des proportions variables selon leur degré de spécialisation pour les fleurs. Je ne rentrerai pas dans les stratégies qui sont adoptées par les différentes espèces d'une communauté de colibris pour se répartir les ressources d'un même territoire, mais c'est un sujet intéressant et complexe qui est étudié par les biologistes. Il est abordé en détail dans certaines des publications citées plus bas. J'aborderai juste la question des déplacements qui peuvent être un moteur d'expansion du territoire. Chez les colibris, les biologistes en ont répertorié quatre types:

1. Le déplacement non programmé ou dispersion. Ce type de déplacement imposé par le manque de ressources alimentaires  se fait au hasard, dans toutes les directions, sans connaitre la destination et sans retour au point de départ. Il est effectué principalement par les jeunes dont le rang hiérarchique et l'inexpérience limitent l'accès à la nourriture. Il existe des preuves de ces déplacements chez 49 espèces de colibris.

2. Les déplacements programmés, ou migrations, sont des déplacements réguliers et périodiques (généralement saisonniers) effectués par un groupe d'oiseaux de la même espèce qui connaissent leur destination et savent qu'ils vont revenir à leur point de départ à un moment donné. Ces migrations sont de trois types:

a. La migration altitudinale. Les oiseaux changent d'altitude selon la saison, sans dépasser un rayon de 10 km. On estime, bien que cela soit difficile à établir, que 87 espèces de colibris la pratiqueraient.

b. La migration latitudinale de courte distance qui correspond à un déplacement dans un rayon de 10 à 1000 km du lieu de nidification. Elle aurait été identifiée chez 42 espèces.  

c. La migration latitudinale de longue distance correspondant à un déplacement de plus de 1000 km. Elle concerne 29 espèces de colibris parmi lesquelles 13 espèces effectuent une migration  néarctique (vers le nord), 15 effectuent une migration australe et 1 espèce effectue une migration intratropicale (d'un tropique à l'autre). Le colibri à gorge rubis est le meilleur exemple de migrateur latitudinal et néarctique de longue distance. 

Si la quête de nourriture est un élément fondamental pour comprendre l'occupation du territoire par les colibris ainsi que leurs migrations, elle n'explique pas pourquoi on ne les trouve que sur le continent américain. Beaucoup d'autres familles d'oiseaux ont des représentants sur plus d'un continent, même si ces représentants ont évolué avec le temps pour former des espèces parfois très différentes d'un continent à l'autre. Par exemple, parmi les oiseaux de petite taille, on peut citer la famille des sittidés représentée par les sittelles à poitrine rousse et à poitrine blanche en Amérique du Nord et par la sittelle torchepot en Europe, ou la famille des paridés qui comprend, entre autres, la mésange à tête noire en Amérique du Nord et la Mésange charbonnière en Europe. Il y a aussi le cas plus rare des espèces que l'on retrouve sur plusieurs continents comme l'hirondelle rustique qui niche dans tout l'hémisphère nord ou le fameux Harfang des neiges, une espèce circumpolaire.

Pour expliquer l'isolement des colibris sur le continent américain, il faut aussi se plonger dans l'histoire de leur évolution. C'est une histoire que l'on comprend de mieux en mieux grâce à la paléontologie, à la géologie et aux nouvelles techniques d'analyse de l'ADN et que je raconterai dans le prochain article. 

Sources:

Quelque part à Montréal

Essence d'arbres, hauteur de branches, distance du tronc, chaque espèce de chouettes et de hiboux a ses préférences de perchoir pour passer la journée. On a beau les connaître et les y chercher, ce sont des animaux cryptiques et pouvoir les observer, comme le hibou moyen-duc de ce matin, est toujours un cadeau de la nature, surtout quand le chemin sur lequel on les rencontre n'est pas celui qu'on voulait suivre. 

C'est le printemps !

Record battu. En ce matin de février, ma blonde et moi étions dans notre bureau, la fenêtre entrouverte pour profiter de la température déjà anormalement élevée de cette journée avec un +13° C qui aurait dû être un -15° C, quand nous avons entendu sans trop y croire le chant du Carouge à épaulettes. Nous avons sauté à la fenêtre et il était là. 

La planète va vraiment mal.

Prédateur en résidence

Cet hiver, un épervier de Cooper vient visiter le jardin au moins une fois par semaine. Plus que l'aménagement paysager, ce sont les mangeoires et la faune qui gravite autour qui l'intéresse.

Notez l'extrémité arrondie de la queue due à la différence de longueur des plumes qui la constituent. C'est un des caractères, visible aussi en vol, qui permet de distinguer cet épervier de son congénère, l'épervier brun, dont la queue est plus rectangulaire. L'épervier de Cooper est aussi un peu plus grand, mais s'ils se posent côte à côte pour vous permettre de les comparer, prenez une photo, car personne ne vous croira.

Bleu et brillant

Cela fait plusieurs années que nous nourrissons les geais bleus de passage. Nous leur lançons quelques arachides en écale par la porte du patio, en arrière de la maison, quand ils en manifestent le désir. Ils se précipitent alors dessus et vont se percher dans les arbres alentours pour les décortiquer ou les enfouir méthodiquement dans le jardin. C'est d'ailleurs comme ça que j'ai appris que l'on pouvait faire pousser des arachides au Québec. Nous avons pris le parti de ne fournir qu'à la demande, car les prédateurs d'arachides sont nombreux et il y a des indésirables, le plus redoutable étant certainement l'écureuil gris.

Je ne me souviens plus quand et comment l'habitude s'est prise. Tout ce que je sais, c'est que la tradition s'est transmise d'une génération à l'autre, les parents montrant aux enfants l'endroit où il y a des humains qui donnent. Comme les geais bleus sont des oiseaux indépendants et fiers, ils viennent quand ils veulent, souvent par deux, rarement à cinq, restant parfois plusieurs jours, puis s'absentant plusieurs mois. Ce sont eux qui décident ; nous ne pouvons que regretter leur absence et nous réjouir de leur retour

Il n'y a qu'une condition à remplir pour obtenir ce qu'ils veulent : nous signaler leur présence. Rassurez-vous ; que ce soit par des cris ou des allées et venues devant les fenêtres, chacun a résolu le problème à sa manière. Cette année, notre dernier visiteur a innové en venant s'accrocher à la moustiquaire de la porte patio quand il remarque que nous sommes dans la salle-à-manger. Il ne bouge pas tant que nous ne lui lançons pas quelques cacahuètes. Si nous passons dans la cuisine à côté, il vient se poser sur le rebord de la fenêtre et si nous allons nous asseoir dans le salon du côté rue, il contourne la maison et vient se percher à hauteur du regard dans l'arbre devant les fenêtres ; pas moyen de lui échapper. 

Pour la suite, c'est toujours le même scénario : nous lançons une poignée de cacahuètes sur la terrasse et les geais viennent les ramasser selon un rituel bien défini. S'ils sont plusieurs, ils se perchent dans l'arbre voisin et viennent tour à tour, jamais ensemble, dans un ordre qu'ils sont les seuls à connaître. Si c'est un individu qui fait partie d'une bande, probablement un groupe familial, il se sert et appelle les autres qui rappliquent aussitôt.

Qu'ils viennent seuls ou à plusieurs, le rituel est le même et ne laisse que peu de doute sur la perspicacité des geais bleus. À l'exception des plus petites qui sont inévitablement laissées pour la fin, chaque cacahuète est soulevée et reposée jusqu'à ce que l'oiseau soit convaincu qu'il choisit ce qui doit probablement être la plus lourde. Et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus. Parfois, lorsqu'il tombe sur deux cacahuètes de taille équivalente, le geai hésite ; il les soulève et les resoulève jusqu'à ce que son opinion soit faite. 

Il serait évidemment possible de vérifier l'hypothèse du choix de la plus lourde en présentant deux gousses de même taille dont l'une aurait été préalablement vidée. Un jour, peut-être. En attendant, j'ai préféré tester sa témérité en déposant quelques pinottes à l'intérieur de la maison, pas très loin de la porte. À ma grande surprise, il n'a pas hésité une seconde, malgré le stress et le danger. Sa gourmandise l'emporterait-elle sur sa prudence ? Pantoute, car en essayant de le nourrir à la main en passant bras par la porte entre-ouverte pour qu'il ne voie pas le reste de l'animal, rien n'y a fait ; il a refusé tout contact physique. Voilà, c'est ainsi que pendant que d'autres cherchent des intelligences dans l'univers, nous, nous nous contentons de reconnaître celles qui se présentent à notre porte.

Frénésie pré-nivale

Bec court et fin, poitrine rayée, un peu de jaune au bout des ailes, c'est un tarin des pins

Le ramassage des feuilles mortes bat son plein. Pour les paresseux, c'est la dernière occasion de faire tourner le moteur de la tondeuse afin de les aspirer. Personnellement, intolérance aux bruits des moteurs et conscience écologique obligent, j'ai encore recours au râteau. Par la même occasion, plutôt que de les enfermer dans un sac en plastique pour que la ville m'en débarrasse, j'essaie de les disposer stratégiquement sur mon terrain : là un paillis pour enrichir le sol, une rangée au pied de la clôture pour cacher le jardin à la vue des lapins, un tas sous le balcon pour servir d'abri aux animaux en hiver, le reste dans le compost.

Je laisse aussi toutes les tiges porteuses de graines ou de fruits pour les oiseaux. Aujourd'hui, les graines d'échinacée pourpre laissées par les chardonnerets jaunes ont fait le bonheur d'un groupe de tarins des pins en migration. Je ne sais pas s'ils ont senti la neige que l'on nous annonce pour cette nuit, mais il y a du trafic aérien dans le jardin : merles et étourneaux dans la vigne vierge, juncos ardoisés dans les feuilles mortes, carouges à épaulettes dans les mangeoires fraichement installées en compagnie de chardonnerets, tarins, roselins familiers, geais bleus et cardinaux rouges. Même les moineaux domestiques qui se faisaient discrets depuis quelques jours sont de la partie.

Un 16 octobre sur le mont Saint-Bruno

Nous sommes le 16 octobre et l'automne ne semble pas vouloir s'installer sur le mont Saint-Bruno. Si on se fiait à l'ombre que projettent les feuilles encore vertes des chênes et des érables, on pourrait se croire en été. Heureusement, la floraison de l'Hamamélis de Virginie est là pour remettre les pendules à l'heure et, cette année, elle est spectaculaire.

Nous allions aju bois pour chercher une chouette rayée et un merlebleu de l'Est; nous y avons trouvé un roitelet à couronne dorée et quelques canards branchus qui naviguaient en pères peinards sur la petite mare avec des bernaches.


Une nouvelle espèce au jardin...

Et pas n'importe laquelle puisqu'il s'agit d'un troglodyte de Caroline. Cette espèce peu commune au Québec qui correspond à la limite nord de sa distribution sur le continent semble vouloir s'installer et s'étendre dans le sud de la province depuis quelques années. Depuis ce matin, il vient se promener sur la terrasse et nous fait tout un concert.

Avec le couple de gobemoucherons gris-bleu qui a niché l'année dernière, mais que l'on n'a pas revu depuis l'abattage des frênes morts et le concert des tronçonneuses, et avec les mésanges bicolores présentes depuis 3 ans, le boisé du Tremblay prend des allures de refuge pour les oiseaux rares du Québec.

Mouette de lac

Si les mouettes sont généralement associées au milieu marin, certaines peuvent se voir ailleurs. C'est le cas de la Mouette de Bonaparte qui niche dans les épinettes de la forêt boréale, autour d'un lac ou d'un marais. 

Aussi, ne soyez pas surpris si, comme moi, vous en observez une en compagnie de trois orignaux, sur le Grand lac Touladi du parc national du Lac-Témiscouata, au cœur des Appalaches.

Une grande mouette (la tâche noire derrière l'œil) avec un bec noir et des pattes roses suggère une mouette de Bonaparte. Si elle n'a pas la tête noire, c'est qu'il s'agit d'un adulte en dehors de la période de nidification ou d'un immature. Le brun dans les ailes et le mois de juin oriente vers un immature. 

Des parulines en hiver


Les parulines sont des oiseaux de petite taille (une douzaine de centimètres de longueur) et d'aspect plutôt fuselé avec une queue longue et un bec effilé. Elles composent la famille des parulidés qui compte 115 espèces exclusivement américaines. Selon Oiseaux Canada, trente-neuf d'entre elles nichent au Canada, dont 29 au Québec (voir la liste plus bas). 

Les fauvettes européennes ressemblent beaucoup aux parulines américaines, mais ce sont deux groupes qui se tiennent sur des branches reltivement éloignées de l'arbre phylogénique. Leur seul point commun est d'appartenir au sous-ordre des Passeri (ou oscines) au même titre que les corbeaux; c'est pour dire. 

Les parulines sont insectivores et plutôt arboricoles. En ville, on les trouve donc dans les parcs boisés et les friches au stade arbustif, rarement dans les jardins. Migratrices, elles arrivent au printemps qui est la meilleure saison pour les observer, car elles sont très actives, sonores et arborent un plumage nuptial très coloré qui rend leur identification facile. Plus tard, après la nidification, elles deviennent silencieuses et muent pour adopter un plumage plus terne et parfois moins distinctif d'une espèce à l'autre. Elles nous quittent en automne et passent l'hiver dans le sud.


Parulines canadiennes et québécoises
Paruline couronnée (Seiurus aurocapilla)
Paruline hochequeue (Parkesia motacilla)
Paruline des ruisseaux (Parkesia noveboracensis)
Paruline à ailes dorées (Vermivora chrysoptera)
Paruline à ailes bleues (Vermivora cyanoptera)
Paruline de Brewster (Vermivora chrysoptera x cyanoptera)
Paruline de Lawrence (Vermivora chrysoptera x cyanoptera)
Paruline noir et blanc (Mniotilta varia)
Paruline orangée (Protonotaria citrea)
Paruline obscure (Leiothlypis peregrina)
Paruline verdâtre (Leiothlypis celata)
Paruline à joues grises (Leiothlypis ruficapilla)
Paruline à gorge grise (Oporornis agilis)

Paruline des buissons (Geothlypis tolmiei)
Paruline triste (Geothlypis philadelphia)
Paruline masquée (Geothlypis trichas)
Paruline à capuchon (Setophaga citrina)
Paruline flamboyante (Setophaga ruticilla)
Paruline de Kirtland (Setophaga kirtlandii)
Paruline tigrée (Setophaga tigrina)
Paruline azurée (Setophaga cerulea)
Paruline à collier (Setophaga americana)
Paruline à tête cendrée (Setophaga magnolia)
Paruline à poitrine baie (Setophaga castanea)
Paruline à gorge orangée (Setophaga fusca)
Paruline jaune (Setophaga petechia)
Paruline à flancs marron (Setophaga pensylvanica)
Paruline rayée (Setophaga striata)
Paruline bleue (Setophaga caerulescens)
Paruline à couronne rousse (Setophaga palmarum)
Paruline des pins (Setophaga pinus)
Paruline à croupion jaune (Setophaga coronata)

Paruline à gorge jaune (Setophaga dominica)
Paruline des prés (Setophaga discolor)
Paruline grise (Setophaga nigrescens)
Paruline de Townsend (Setophaga townsendi)
Paruline à gorge noire (Setophaga virens)
Paruline du Canada (Cardellina canadensis)
Paruline à calotte noire (Cardellina pusilla)

Éthologie (à deux sous) des mangeoires

Après le verglas de cette nuit, je suis allé vérifier si les mangeoires anti-écureuils n'étaient pas bloquées par le gel; le principe de fonctionnement étant qu'un animal trop lourd ferme l'accès aux graines en faisant coulisser les perchoirs vers le bas.

Comme à chaque fois, je me suis laissé captiver par le manège des oiseaux, observant les hiérarchies et les stratégies qui règlaient leur trafic. 

La loi première qui semble être la même que chez les humains - preuve que ces derniers ne sont pas encore parvenus à s'extraire de leur condition animale - est celle du plus gros ou du plus fort. Selon cette règle, les roselins familiers s'imposent sur les chardonnerets jaunes. 

Le va-et-vient des mésanges à tête noire, pourtant plus petites, mais indifférentes aux autres, pourrait infirmer cette règle. En réalité, elles ne sont que l'illustration d'un corollaire. La force et la taille ne valent rien; elles ne sont ni bonnes, ni mauvaises, mais ne dépendent que de la volonté qui les anime. Or, ceux qui connaissent les mésanges savent qu'elles n'ont peur de rien. D'ailleurs ne viennent-elles pas manger dans nos mains ?

Une seconde loi est celle du nombre et de l'union. Si les chardonnerets jaunes profitent d'une absence des roselins pour accéder aux mangeoires et s'ils ne sont pas divisés par leurs querelles intestines, ils peuvent tenir la position un certain temps.

Enfin, en observant les interactions entre les mâles (en rose) et les femelles (en brun) des roselins familiers, j'ai eu l'impression que leur société était plutôt égalitaire ou légèrement matriarcale en ce qui a trait aux relations entre les sexes.  

En regardant par la fenêtre

Il y avait la mésange bicolore dans le sureau, tout près de la maison, et cet épervier, probablement de Cooper, avec sa calotte plus foncée et le liseré blanc bien marqué au bout de la queue. Lui et moi nous sommes regardés droit dans les yeux, un privilège réservé aux prédateurs que nous sommes tous les deux.

En effet, pour percevoir le relief et évaluer les distances avec suffisamment de précision pour capturer une proie, il faut être doté d'une vision stéréoscopique, c'est-à-dire être capable d'envoyer au cerveau deux images légèrement décalées du même objet. Le chevauchement des deux champs visuels lui permet ainsi de faire des calculs savants qui lui fournissent la mesure précise de la distance de la proie, de l'effort à fournir pour l'atteindre et de la probabilité de réussir. Si la proie est trop éloignée, les chances qu'elle s'échappe augmentent et l'apport d'énergie d'une capture ne compensera peut-être pas la dépense de la poursuite. Tout est à prendre en considération.

À l'autre bout de la chaine alimentaire, la proie, en l'occurrence la mésange bicolore, n'a pas besoin de connaître la distance du prédateur. Tout ce qu'elle veut, c'est être avertie de sa présence et pour ça, il faut être capable d'embrasser le paysage en un seul regard. Inutile d'avoir des yeux tout le tour de la tête, un de chaque côté suffit à lui procure un champ de vision XXL.

Moi évidemment, avec ma vision de prédateur, je n'avais d'yeux que pour la mésange. Je n'avais pas vu arriver l'épervier. C'est elle qui m'a alerté de sa présence en se figeant contre la branche du sureau.

Joyeux Noël à toutes et à tous

J'espère que vous avez reçu les cadeaux que vous attendiez. Moi, j'ai reçu un virus. Je ne sais pas comment je l'ai attrapé, mais puisqu'on fête la nativité, fruit de l'immaculée conception, j'imagine que tout cela a un sens. La bonne nouvelle, c'est que je ne suis pas enceint de la COVID.

Pour terminer ce billet festif sur une note positive, je vais vous donner un truc de pro de la rénovation pour connaître la qualité de l'isolation thermique de votre maison. Ce n'est pas compliqué; il suffit de disposer quelques tourterelles tristes dans votre jardin. Si elles viennent se coller contre les murs, cela signifie que votre maison est mal isolée.

Toujours là

Première grosse bordée de neige, premiers bruants hudsoniens. Je les soupçonnne de l'avoir amenée avec eux. Quant aux mésanges bicolores, comme prévu, elles sont toujours présentes, mais il faut être là au bon moment pour les voir, car elles sont toujours aussi furtives. Cela ne m'étonnerait pas qu'elles nichent dans le boisé l'année prochaine, à moins que cela se soit déjà produit cette année.